Ça y est j'ai enfin terminé Les frères Karamazov !! Je l'avais commencé au mois d'août. J'aurais mis 3 mois pour arriver au bout des 950 pages de ce monument de la littérature russe. Je ne le regrette pas !

Certes, les premières pages ... les cents premières pages sont assez hermétiques. La langue est difficile surtout pour moi qui suis plus habituée à lire du Stephen King et du Maxime Chattam que du Emile Zola. Il y a beaucoup de personnages secondaires. Et surtout, il faut s'accoutumer au style d'écriture de Dostoievski. L'histoire est raconté à travers des discours interminables de chaque personnages. Au fil des pages, alors que l'intrigue du roman est assez dramatique et tragique, l'action est ralentie par les monologues consécutifs des personnages. Ils nous relatent à tours de rôle le même événement, 2, 3, 4 fois d'après leur point de vue respectif. C'est très surprenant et déroutant. Il faut dire que le roman, Les frères Karamazov, a été publié au départ sous forme de feuilleton dans un journal russe. Lorsque l'auteur est rémunéré à la page, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il fasse court.

Ensuite, je l'avais déjà noté en lisant Crimes et châtiments il y a quelques années, les faits violents sont décrit sans aucune violence, avec une neutralité surprenante. La soumission à la fatalité, culturelle chez les Russes, est très visible dans cette façon d'écrire. La vie est parsemée d'épisodes violents voir très violents mais c'est la vie, on ne peut rien y faire. Et de toute façon, la mort fait partie de la vie.

Enfin ce que je trouve passionnant et qui serait intéressant d'étudier de plus près dans ce roman ce sont les personnalités des 3 frères : Dmitri, Ivan et Aliocha. Ceux sont trois personnalités complètement différentes. Je suis convaincue que ces trois personnalités reflètent les différents courants de pensées des russes de la fin du XIX° siècle : la montée des idées socialistes, le questionnement par rapport à la religion, la rébellion de la jeunesse face aux générations précédentes et à l'ordre établit. Des personnalités bien tranchées et sans compromis.

Bref, tout ça pour dire qu'il faut s'accorcher pour lire Les frères Karamazov. Ce roman semble rébarbatif au début mais en réalité il fourmille d'informations sur la culture et la mentalité russe. Avis aux amateurs.

Les frères Karamazov - F. Dostoïevski

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